Le niveau atteint par les marchés boursiers suscite l’intérêt des investisseurs. Mais n’est-ce pas trop tôt, et sur quoi investir ? Bertrand LAMIELLE nous répond.
1ère question : Quel timing pour entrer sur les marchés boursiers ?
RESODINFO : En même temps que les bourses s’effondrent, les médias nous annoncent une reprise en Chine. Comment déterminer le meilleur moment pour investir ?
Bertrand LAMIELLE : Ce que nous venons de connaître est inédit. Perdre 30% arrive en bourse mais jamais aussi vite et jamais en un seul temps. C’est une différence avec le krach de 2008. A l’époque, de grosses journées de rebond venaient contrarier la forte tendance baissière.
Il n’est pas certain que le point bas soit atteint. Il n’est pas certain non plus que l’on n’assiste pas à des rebonds importants suivis de nouvelles baisses.
Ce qui semble par-contre assez évident, c’est que l’on peut oublier les 6.100 points. Même si le chiffre d’affaires des entreprises se rétablit, les périodes de chômage partiel voire d’arrêt d’activité impacteront mécaniquement leurs marges.
On peut penser qu’une évolution entre 4.000 et 5.000 points au cours des mois qui viennent est plausible.
L’important pour un investisseur est donc de se fixer un budget raisonnable, un point bas d’entrée, et un planning pour investir progressivement.
2ème question : Sur quoi investir ?
RESODINFO : Quels sont les secteurs à retenir ou écarter, et dans ces secteurs, quelles valeurs ?
Bertrand LAMIELLE : Il semble que les valeurs qui sont les plus attaquées ne le sont pas sans raisons. La stratégie consistant à se positionner sur ces titres peut s’avérer dangereuse. Elle relève du trading, un investisseur particulier devrait s’en écarter, sauf à mettre en place des ventes stops de protection.
Si la stratégie relève plutôt de l’investissement moyen-long terme, il semble cohérent de s’intéresser à des secteurs tels que la santé, les services aux collectivités, la fourniture d’énergies vertes, …
L’industrie pharmaceutique, même si son appareil de production est fortement impacté, devrait bénéficier de logiques de rattrapage.
Les technos ne vont pas s’arrêter, au contraire : le travail à distance, l’hébergement de données dans le cloud, et pour le clin d’œil, écoles fermées = contenus médias.
Pour citer quelques valeurs dignes d’intérêt en date du 13 mars :
- ORPEA KORIAN : maisons de retraite habituées et structurées pour la gestion de crises sanitaires,
- MICROSOFT, GOOGLE Alphabet, … cloud, digitalisation,
- CELLNEX : entreprise espagnole qui acquiert des tours télécoms. Fortement endettée, mais titulaire de contrats sur plus de 20 ans,
- SOLARIA Energia y Medio Ambiante : entreprise espagnole qui opère dans le secteur des énergies renouvelables,
- GIVAUDAN, ROBERTET, SYMRISE : engouement des adjuvants naturels dans l’industrie agro, cosmeto,
- HERMES pour le luxe,
- WORLDLINE dans les moyens de paiement après l’acquisition d’INGENICO,
- TELEPERFORMANCE dans les centres d’appel,
- VISA et MOODY’S pour les valeurs US.